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Une mare dans un jardinPremière étape : les plans |
La configuration du terrain est
mesurée à l'aide d'un mètre |
Une circulation d'eau sera bénéfique. On adjoint usuellement un filtre à la pompe, mais nous allons profiter de la forme du terrain pour faire un petit ruisseau. C'est ce dernier, avec de nombreuses plantes et un fond de sable et de gravier, qui fera office de filtre : rétention d'éléments fins, forte activité biologique. Il sera alimenté par la pompe, le tout étant en circuit fermé. Ceci implique d'estimer correctement le débit nécessaire.
Pas de filtre, donc, mais pas de préfiltre non plus car la maintenance ne pourra être assurée de façon permanente. J'opte ainsi pour un modèle adapté aux eaux dites "chargées", capable de supporter le passage de petits éléments : une OASE Aquamax avec un débit pouvant atteindre 5500 litres/heure.
La pompe sera installée à l'endroit le plus profond, sur un petit piedestal de façon à ne pas être progressivement enfouie dans les sédiments.
Largeur maximale et profondeur sont liées : nous
avons décidé de prendre la bache en largeur de 6 mètres.
Une profondeur de 80 cm permettra donc une largeur d'environ 3,50 m, en
n'oubliant pas de réserver 50 cm de bache qui seront enterrés
sur les côtés pour constituer la barrière de capillarité.
Les cotes indiquent les profondeurs finales souhaitées.
Longueur sans le ruisseau : env. 8 m. Largeur maxi : env. 3.50 m Volume : 6 m3 |
Passons aux choix des plantes. J'ai éliminé d'abord
toutes celles qui ne sont pas adaptées au climat et celles qui sont
très envahissantes (la mare n'est pas si grande...). Chaque espèce
a ses propres besoins en profondeur d'eau et en lumière : il faudra
les prendre en compte pour les placer aux bons endroits. Enfin, il faut
s'assurer que le choix est judicieux sur le plan esthétique : hauteur
des feuilles, tiges ou inflorescences, période de floraison, couleur.
Toute la difficulté est de recréer quelque choses d'à
la fois naturel, plaisant à l'oeil, et bien intégré
au terrain et au jardin.
Ce n'est que petit à petit que la configuration définitive du bassin s'élabore.
Sur le shéma ci-dessous, les couleurs correspondent (sauf exception) à celles des fleurs et les chiffres à l'époque de floraison.
Beaucoup de plantes pourraient être prélevées dans
la nature par bouturage, mais plusieurs raisons s'y opposent :
- le souci d'éviter les prélèvements abusifs ;
- certaines plantes sont protégées, ainsi que les milieux
dans lesquels elles vivent ;
- les plantes en godets auront une reprise et une croissance beaucoup
plus rapide.
L'infrastructure ne doit pas non plus être négligée.
L'eau sera amenée à la mare par une conduite souterraine,
pour le remplissage et le renouvellement. Cette conduite sera alimentée
au choix par un robinet ou la dérivation d'une gouttière.
Comme nous sommes loin de toute pollution atmosphérique, la récolte
des eaux pluviales ne présente pas de risque et est un moyen économique
et naturel de changement d'eau.
En revanche, la gouttière est en zinc (toit en ardoise) et il
est donc prévu de la recouvrir intérieurement par une résine
de type alimentaire pour éviter la pollution progressive par les
oxydes de zinc.
Dans cette région de Bretagne, il pleut en moyenne 680 mm/an. La partie du toit qui recueillera l'eau représente en projection horizontale une surface de 24 m2. Cela correspond donc à environ 16 m3/an, soit presque trois fois le volume de la mare. Il serait utile, pour compléter cette information, de connaitre l'évapotranspiration réelle (ETR) ainsi que leur évolution au cours des mois.
A ce stade, pratiquement tout doit être prévu : bache,
fournitures électriques (gaines, fils, boitiers de dérivation,
pompe...), matériaux (sable, gravier, pierres, terre), plantes,
corps de métier éventuels... avec le montage financier.
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Emmanuel N. |