Mise à jour le Sunday, 08-Feb-2009 21:41:20 CET. 

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Une mare dans un jardin

Ecologie et animaux

L'objectif principal, pour ce qui est des animaux, est l'hébergement d'amphibiens.  Pour de gros poissons, type carpe par exemple, cette réalisation n'est pas du tout adaptée (notamment par son volume et les profondeurs).

Toutefois, j'ai cherché un poisson susceptible de contribuer au bon fonctionnement écologique de la mare et ayant les qualités suivantes :

  • se reproduire sans devenir envahissant (quoique la nourriture disponible le restreindra forcément) ;
  • être consommable par la faune locale (donc de petite taille) ;
  • ne pas trop concurrencer les amphibiens (par le régime alimentaire ou en les dévorant), tout en participant éventuellement à leur limitation ;
  • être adapté aux températures (maxi et mini) et tolérant à la qualité de l'eau.
  • Un petit poecilidé, Gambusia affinis, semble correspondre : petite taille (et petite bouche...), dévorant volontier sa progéniture, tolérant une large gamme de qualité d'eau, et néanmoins prolifique. Comme on le trouve aussi en Camargue où la température est parfois basse (bien que ce soit le Sud) je pense que cela devrait convenir.
    Son introduction est planifiée pour le début de l'été : la faune aura eu le temps de se développer, et il restera suffisamment de délai pour que la vingtaine d'exemplaires introduits puisse se reproduire.

    La suite de cette page détaille l'évolution du milieu.

    Normalement, une mare de ce type devrait se peupler seule : les insectes et autres larves peuvent être transportées par les oiseaux allant d'un point d'eau à l'autre, certains insectes aquatiques comme les coléoptères, se déplacent par leurs propres moyens. J'ai donné quand même quelques coups de pouce. Enfin, les amphibiens s'installent d'eux-même aussi.
     

    Les premiers animaux

    Les premiers animaux qui ont "utilisé" la mare sont les oiseaux qui viennent boire et se baigner, ainsi que des insectes comme les coléoptères aquatiques et surtout les odonates (libellules...). On voit dès maintenant beaucoup plus d'espèces d'oiseaux et de libellules.
    Il y a aussi, et cela durera tout l'été, des abeilles qui semblent venir boire sur la terre humide : il y en a toujours une quinzaine. Je pensais au départ qu'il s'agissait d'une mouche (Eristalis sp.) mais le dard est bien réel !
     

    Au bout de 6 semaines (juillet)

    Le dytique margine a été observé de passage seulement. Le peu de faune présente ne lui permettait sans doute pas de se nourrir. En revanche, des notonectes sont installées ainsi que des gerris.
    Le ballet des libellules et demoiselles est un régal. Un Anax empereur est même passé.
    Il y a déjà de nombreuses larves d'anisoptères (type larves de Gomphe ou larves d'éphémères - détermination incertaine).

    Les limnées sont très nombreuses, mais encore petites. Les oeufs sont probablement venus avec les plantes. Et il y a beaucoup d'ostracodes. C'est heureux car la végétation évolue très rapidement, il y a beaucoup de matière organique, et les décomposeurs et détritivores sont indispensables.

    L'eau est plus claire que ce que l'on attendait.
     

    Après 8 semaines (août)

    La température de l'eau varie de 20 à 27°C selon l'heure. L'inertie thermique semble moins importante que je ne pensais, mais il est vrai que la circulation d'eau et le ruisseau font un brassage important des couches d'eau.
    Le pH est d'environ 7.5, alors que je m'attendais à moins (plutôt vers 6 !). Nitrates et nitrites sont à zéro.
    L'eau est légèrement moins claire, tirant vers le marron foncé.

    Quelques algues filamenteuses commencent à se développer, mais de façon très raisonnable.

    Quelques prélèvements dans les mares voisines fournissent des souches de cyclops, daphnies, et de nombreux vers ou larves (chironomes, Chabaorus crystallinus, zygoptères, éphémères...).
    J'espère de cette façon accélérer l'évolution naturelle, de façon à stabiliser le milieu plus rapidement.

    Le sol fermente encore un peu : il y a parfois des bulles qui en sortent. C'est normal compte tenu du type de terre utilisé : terre de surface, contenant de la matière organique.
     

    Mise en eau + 18 semaines (octobre)

    agrandirL'eau est déjà redevenue claire. La perte de transparence était sans doute due à des micro-organismes. Le sol ne fermente plus.
    Les daphnies ne semblent pas avoir prospéré, mais les cyclops se sont établis.

    La végétation a beaucoup régressé avec l'arrivée de l'automne. Les sagittaires sont parmi les premiers à avoir disparu, pour hiverner sous forme de bulbilles.

    La quantité de débris végétaux a considérablement augmenté. Ceci, lié à une probable insuffisance de décomposeurs cette année, fait que les algues filamenteuses de couleur vert-jaune se sont bien développées. Par acquit de conscience, j'en enlève au rateau (ainsi que des feuilles) pour diminuer la quantité de biomasse.

    Quelques jeunes grenouilles vertes se sont déjà installées et semblent s'y plaire, au vu de leur estomac replet !
     

    Mise en eau + 6 mois (décembre)

    L'eau est très claire. Les algues ont légèrement régressé.
    La quasi totalité des plantes est en sommeil : la seule verdure qui reste en quantité appréciable est constituée par le myriophylle, la lysimaque, le myosotis et le caltha.
    Sous l'eau, l'élodée continue a se développer à grande vitesse, Crassula grossit tranquillement, et Sagittaria graminea a une nette tendance envahissante.

    Compte tenu de la répartition actuelle de la végétation, on peut se demander si l'on verra l'eau l'été prochain ! Tout humour mis à part, il faut s'attendre à une explosion de végétation dès le mois de mars. La question est de savoir dans quelle mesure on pourra se permettre de ne pas intervenir (ou un minimum).

    A nouveau, des daphnies, larves diverses, aselles etc. sont introduits, ainsi que des gammares que je trouve enfin.

    Les grenouilles sont toujours actives (il fait entre 10 et 15°C le jour), quoiqu'elles soient maintenant marron.
     

    Mise en eau + 10 mois (avril 2001)

    L'hiver, la seule verdure ayant subsisté est constituée de Carex, Cyperus, Myosotis, Lysimachia, Myriophyllum, Baldellia, Caltha. Je ne l'avais pas prévu, mais la chance a voulu que ces espèces aient été réparties harmonieusement : la mare ne fait pas trop "vide".
    La végétation commence seulement à démarrer, et les premières plantes à fleurir sont alors, dans l'ordre : Carex pendula, Sagittaria graminea, et Caltha palustris.

    La vingtaine de gambusies (Gambusia affinis) a été introduite plus tôt que prévu, pour cause d'absence prévue cet été.

    Quelques grenouilles vertes chantent (2 ou 3).
     

    Mise en eau + 12 mois (juin 2001)

    La végétation est en pleine croissance et très fleurie.

    On observe déjà des alevins de gambusies. Les adultes ont bien grossi.

    Parmi les grenouilles vertes, une grenouille rieuse (Rana ridibunda) a pu être identifiée.
     
     

    Mise en eau + 13 mois (juillet 2001)

    Pleine période de végétation et floraison.
    Les gambusies se sont allegrement reproduits, et circulent maintenant par grands "troupeaux" !
    Les grenouilles vertes sont grosses, chantent, et sautent allègrement lorsqu'on les approche.
    Des algues vertes ont dû être enlevées pour faciliter le passage de l'eau dans le ruisseau.
    Tout va bien : l'intégration au jardin se poursuit.
     

    A suivre...


     
     

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    Emmanuel N.